Après quelque temps passé sur autre chose, je reprend les écrits du Curé des environs de Civrai, pour une ultime lettre trouvée dans les Affiches.
Cette fois, le Curé s'intéresse au génie civil (il ne connaissait pas le Guide de Bretagne, a priori...).

AdP 02/07-24/09/1789, v.19
Du 20 août 1789
Lettre d'un Curé des environs de Civrai, correspondant de la Société royale d'Agriculture, à l'Auteur des Affiches

Les grandes eaux, M., qui ont succédé au froid & au dégel de cet hiver dernier, ont entraîné une partie des chaussées, des moulins de ce pays-ci ; il n'y a qu'un de mes parens qui n'a pas éprouvé le même fort. Comme chargé par devoir, & par titre honorable, de m'occuper de l'économie rurale, je crois devoir vous faire quelques observations sur cet objet important.

AdP 02/04-25/06/1789, v.15
Du 21 mai 1789

Lettre d'un Curé des environs de Civrai, à l'Auteur des

Affiches
Monsieur, M. le Marquis de Fayolle vient d'établir auprès de son moulin économique, une nouvelle boulangerie pour les pauvres des paroisses voisines. Les indigens, sur le certificat de leur Curé, recevront du pain à sept liards la livre. Ce noble & généreux établissement est digne de la reconnoissance publique, puisqu'il présente une économie qui réunit l'intérêt général à l'intérêt particulier. Car, quoique le pain soit l'objet le plus essentiel de la vie, il n'y a cependant rien de plus négligé & de plus mal entendu, tant pour la mouture que pour la fabrication. 1.° On ne sauroit apprécier la valeur des farines qui se perdent dans les fons. 2.°

Voilà l'identité du Curé, amateur d'agriculture et médecin malgré lui : Norbert Pressac, sieur de la Chagnaye, baptisé Louis François Dominique Norbert Pressac le 6 juin 1751 à Savigné, né du 4 précédent, fils de Louis François Pressac et Jeanne Suzanne Barbier (BMS 1735-1753, v.130).

Lettre d'un Curé des environs de Civrai, à l'Auteur des

Affiches
Le 18 janvier 1789, M., la municipalité de la paroisse de Saint-Gaudent, près Civrai en Poitou, fit un Règlement qui offre deux objets très intéressans.
Le premier est un bureau de charité, duquel les pauvres peuvent tirer beaucoup de secours & de soulagement dans leurs maux, &c.
Le second est un bureau de conciliation, qui peut éteindre tous les procès dès leur naissance, &c.
Il a été envoyé une copie de ce Règlement à M. le Directeur général des finances, qui, par sa réponse du 20 février, a applaudi au zèle de cette
municipalité. Il en fut envoyé une autre copie à M. le Procureur général, qui a fait homologue ledit Règlement, le 29 février dernier, en la Cour de Parlement.
On espèce que cette établissement préviendra non seulement la misère & l'injustice, mais encore tout ce qui peut sentir la vengeance & la chicane.
J'ai l'honneur d'être, &c.

AdP 03/04-26/06/1788, v.18
Du 29 mai 1788
Lettre d'un Curé des environs de Civrai, à l'Auteur des Affiches
Il règne, M., dans les environs de Civrai, une maladie occasionnée par une fièvre scarlatine très dangereuse & très maligne, qui s'annonce toujours par un mal de gorge, par une respiration gênée & laborieuse. J'ai soulagé plusieurs de mes paroissiens par un remède très simple. Je prends une livre de sucre que je fais fondre dans une pinte de vinaigre : on prend une cuillerée de ce sirop, qu'on mêle avec cinq cuillerées d'eau, que le malade doit boire avec plaisir, & souvent.

AdP 01/01-26/03/1789, v.24
Du 19 mars 1789

Lettre d'un Curé des environs de Civrai, à l'Auteur des Affiches

Par votre Affiche du 19 février, n°8 [1], il paroît que l'Administration désire depuis longtemps trouver des moyens de marquer les moutons, de manière qu'on puisse les reconnoître facilement, sans endommager les toisons, &c.
Je dois vous observer que tous mes laboureurs, qui ne laissent rien perdre, pratiquent un moyen digne d'être inséré dans vos Feuilles.
Quand ils déboîtent leurs chariots ou charrettes, ils ont un très grand soin d'amasser l'oing qui se trouve sur les essieux ; c'est une couleur noirâtre formée par le bois et le fer : le frottement & roulement continuels liment les courbes & boîtes, de façon que cet oing, bien délayé & frotté, prend une couleur que l'air & l'eau effacent très difficilement.

AdP 04/10-27/12/1787, v.13
Du 15 novembre 1787
Réplique de M. Piorry, Maître Chirurgien en cette ville, ci-devant Chirurgien des armées navales, à M. le Curé de S.G..., aux environs de Civrai
J'avois pris, M., pour une réponse votre lettre insérée dans la Feuille du 25 octobre, & j'y avois répliqué ; mais le style & le mode différens que vous employez pour la réponse que vous me faites l'honneur de m'adresser directement le 1er novembre, lui méritent assurément la préférence sur la précédente.
Vous vous êtes trompé, M. ; relisez ma lettre, & vous verrez que je n'avois pas l'intention d'éclaircir les doutes & les incertitudes que vous avez proposés. Car je vous priois alors de m'expliquer bien des endroits de votre écrit que je ne concevois pas facilement. Je vous ai dit enfin que, fâché de ne pouvoir vous suivre dans vos raisonnemens, j'avois recours aux principes reçus pour me rendre compte des causes de la mort subite des Moissonneurs.

AdP 02/10-25/12/1788, v.5
Du 16 octobre 1788

Lettre d'un Curé des environs de Civrai

Persuadé, M., qu'en s'occupant d'agriculture, on devient utile à l'humanité, je me suis toujours fait un vrai plaisir des nouvelles découvertes que j'ai pu faire en ce genre. Pour l'encourager dans ma paroisse, je ne cesse de faire l'éloge de mes laboureurs, & de leur représenter que l'art qu'ils professent est le premier & le plus utile de tous ; je leur démontre que les plus anciens & les plus grands rois de l'antiquité se faisoient honneur d'être agriculteurs ; que les anciens patriarches s'adonnoient tous à ce travail, & que celui qui étoit le plus capable étoit le plus considéré.

Réponse du Curé des environs de Civrai, à M. Piorry, ancien Chirurgien-major des armées navales du Roi, &c. Je vous devrois, M., plutôt un remerciement qu'une réplique à la réponse é à l'instruction dont vous avez honoré ma lettre ; mais, quelle que soit ma reconnoissance, je ne puis me refuser le petit mérite de vous dire qu'en exerçant votre esprit & votre imagination, vous n'avez point du tout éclairci les doutes & les incertitudes que j'avois proposés : car je vous avoue que, quand j'ai écrit sur la mort de nos Moissonneurs, j'espérois quelque chose de fixe de la part des personnes de l'art. Que je consulte M. Lemitt, il me dit que nos Moissonneurs ont été asphyxiés, suffoqués par des vapeurs, &c. ; selon vous, M., la cessation ou l'extinction de la sensibilité les a conduits à la mort.