Le 17 mars 1789 s’ouvrent à Poitiers les assemblées des trois ordres (un total de plus de 2000 députés).
L’atmosphère de l’assemblée du Clergé est tendue. La façon de penser et le train de vie aristocratique du haut-clergé s’accordent mal avec les sentiments des curés et vicaires, proches de leurs paroissiens et ainsi, plus conscients des besoins de la masse que forme le Tiers-État.
Ces députés du bas-clergé, avec en tête de ligne, JALLET, curé de Chérigné/79, SURADE, curé de Plaisance, JOUBERT, curé de Saint-Martin d’Angoulême, vont être très actifs pour défendre non seulement leurs droits de curés, mais aussi les droits « du peuple des campagnes ». Le 16 mars, ils s’étaient déjà assemblés sans la présence des députés du haut-clergé pour élaborer une stratégie de force dès l’ouverture de l’assemblée.

Leur audace va, de suite, inquiéter les prélats, puisque les curés radicaux : JALLET, SURADE et LECESVE, curé de Sainte-Triaize de Poitiers s’imposeront dans la commission qui rédigera le cahier final. Cette élaboration du cahier des doléances du 2ème Ordre s’avèrera très difficile. JALLET dira : « c’était un curé qui tenait la plume de secrétaire, mais c’était Monseigneur qui arrondissait les phrases ».
Les cahiers préliminaires du haut-clergé envisageaient bien, par certains articles, une amélioration des conditions de vie et de travail des curés, mais étaient à des lieux de distance des critiques et demandes des cahiers du bas-clergé qui jugeait ce haut-clergé comme « une chambre ténébreuse » où domine « l’opulence de mytre et de l’épée » et exigeait la suppression « des bénéfices qui ne servent qu’à entretenir l’oisiveté ou à nourrir le faste de ceux qui les possèdent ».
La petite anecdote qui eut lieu à l’assemblée de Poitiers est significative :
L’évêque BEAUPOIL de Saint-Hilaire arriva un jour à l’assemblée, mais ne trouva pour s’asseoir qu’un « bout de banc, à côté d’un curé ». « Cela l’a si fort humilié » raconte JALLET« qu’il a, sur le champs, tiré un livre et s’est mis à lire sans s’occuper de l’assemblée ; il s’est retiré bientôt après. Je ne sais pas s’il viendra demain. Il s’élève, de tous les côtés des voix contre lui ».

A cette assemblée, il s’agissait, avant tout, d’élire parmi les prétendants ceux qui iraient représenter le clergé à Paris. Le premier élu sera LECESVE, suivi de SURADE et de JALLET, puis de DILLON et BALLARD, curés du Bas-Poitou. : 5 sièges sur 7, ce résultat montre bien l’influence de la « révolte des curés » ! L’évêque de Poitiers , BEAUPOIL de Saint-Hilaire ne passera qu’au 4ème tour et l’évêque de Luçon qu’au 6ème tour après un ballotage.
Le résultat de ces élections montre aussi, avant l’heure, l’antagonisme et la rupture décisive entre haut et bas-clergé.

L’origine sociale des curés-députés les rapproche des députés du tiers-état. JOUBERT est fils de médecin, JALLET est fils d’un jardinier. SURADE collabore aux « Affiches du Poitou » et l’abbé JALLET écrit en 1785 un « Mémoire sur la calamité de 1785 » où il envisage déjà d’utiliser les biens ecclésiastiques pour parer à la misère de ses paroissiens.
Trois de nos curés-députés poitevins feront partie des « héros de 89 » en rejoignant, le 13 juin, les députés du tiers-état. Il s’agit de LECESVE, JALLET et BALLARD, curé de Poiré, près des Sables-d’Olonne. Le Serment du Jeu de Paume fera éclater l’ordre du clergé, où sous l’influence de JALLET la majorité des curés suivra.

Qui étaient-ils ces curés-députés ?
Les curés de nos campagnes poitevines avaient beaucoup de préoccupations d’ordre matériel. Ce qui leur restait des dîmes ramassées s’élevait pour une paroisse moyenne à 500 livres pour eux, 300 livres pour les vicaires, portion « congrue » par rapport à celle des évêques s’élevant en moyenne à 100 000 livres et allant jusqu’à 800 000 livres

Suivons l’exemple de l’abbé JALLET.

Prenant sa vocation à cœur, par charité, il fait vivre de nombreux indigents. Il écrira dans son mémoire de 1785 que sa paroisse de Chérigné est pauvre, située dans les marais de la Boutonne et donc inaccessible l’hiver. Cette année-là, il nourrit 19 familles indigentes et s’endette de 900 livres, ce qu’il avoue à son évêque. Il sera même obligé de demander de l’aide á l’évêque de Poitiers pour aller à Paris remplir son mandat de député aux Etats-Généraux, ce qui explique pourquoi il demandera à l’Assemblée Nationale une « adjonction d’une borderie à chaque cure ».

A Chérigné, relevant de l’élection de Niort, de la sénéchaussée de Poitiers et de la baronnie de Chef-Boutonne, l’église paroissiale Saint-Vincent s’élevait près de la mairie actuelle et avait un revenu de 600 livres en 1769.
JALLET travaille de ses propres mains dans cette paroisse, il s’occupe de tonnellerie et de menuiserie. Sa distraction sera la lecture, entre autres celles des idées nouvelles des philosophes Voltaire, Rousseau et de Diderot. Quand il était seul, écrit le docteur GALLOT, autre député poitevin aux États-Généraux .. « ce qui lui arrivait souvent, un pupitre était dressé sur sa table pendant qu’il mangeait et il lisait tout les temps que durait le repas »
Las de l’absolutisme épiscopal, les idées nouvelles mûrissent et JALLET ose auprès de BEAUPOIL de Saint-Hilaire , ainsi raconte-t-il lui-même :
« il nous reçut très bien.. jamais il n’avait été aussi honnête. Je lui fit prendre un air satisfait par un ou deux compliments que je lui adressai, afin de lui faire oublier deux mots assez crus que je lui avais dits auparavant.. »

L’abbé Jacques JALLET est né à La Mothe-St-Héray le 13 décembre 1732, fils de Jacques « jardinier » et de Marie-Radegonde MERCERON, au sein d’une famille de 10 enfants. Orphelin de père à 5 ans, sa mère le confie à son frère. Elevé par son oncle, l’abbé MERCERON, curé de Nanteuil, il fait ses « humanités ». Le marquis de La Mothe-St-Héray, remarquant sa vivacité d’esprit, prend à sa charge les frais de son éducation chez les Oratiens de Niort. Mais peu enthousiaste pour l’état religieux , JALLET part étudier le droit à Poitiers. Ce n’est que suite à une déception sentimentale en cette ville qu’il entre au séminaire. Il sera vicaire à Gençay/86 avant d’être curé à 27 ans à Chérigné, « à 5 lieues de son pays natal ».
Gustave TARDY, son biographe, écrit en 1884 : « il s’y bâtit une maison modeste et commode où il habita pendant trente ans. Sa mère l’y avait suivi. Le revenu du petit bénéfice suffisait à leurs besoins et jamais un pauvre ne frappa en vain à leur porte. Comme l’abbé GRÉGOIRE, dont les évènements devaient le rapprocher plus tard, Jallet travaillait à l’éducation morale de la population qui lui était confiée. Il savait se créer d’utiles occupations et donnait volontiers à ses paroissiens des conseils sur l’agriculture ».
GALLOT écrit à peine un siècle plus tôt, que JALLET, intelligent, travailleur et charitable, ne se bornera pas à donner à ses paroissiens des instructions qui ne regardaient que son état : « il leur donnait encore des leçons d’agricultures et les encourageait par son exemple. Peu ou point de procès dans sa paroisse ; presque tous étaient assoupis ou arrangés par lui dès le commencement ».
A signaler cependant qu’au milieu du XIXème siècle, à La Mothe-St-Héray, un Pierre MARTIN, érudit de la région, brosse un autre portrait : « Jallet prenait avec la morale des libertés qui ne sont pas conformes à son personnage, tel que le présente l’histoire officielle et, sans être positivement riche, il menait le train de vie d’un bourgeois aisé et quelque peu sybarite ».
Quoi qu’il en soit de ces opinions divergeantes, depuis 1884 JALLET a son buste érigé à l’Orangerie à La Mothe-St-Héray .

Révolutionnaire avant l’heure, JALLET saura lutter, sans médiocrité, pour la cause de la liberté.

Elu député, il partira pour Versailles où il rencontrera son « collègue » GALLOT, médecin protestant de St-Maurice-le-Girard en Bas-Poitou. La lecture du « contrat social » de Rousseau et leur sens de la justice permettront à ces deux hommes –a priori peu destinés à se comprendre- de se lier d’une amitié sincère qui se développera chez GALLOT en un véritable culte, après le décès de Jallet, survenu le 13 août 1791 à Paris.
Dans une lettre aux éditeurs de la correspondance patriotique, GALLOT écrira en 1791 :
« Messieurs,
Aucun journal, aucun papier public, aucune gazette n’a annoncé la mort du curé Jallet, notre ancien collègue…..Ce bon, honnête, courageux et utile curé ne s’est pas mis en avant pour être regardé ; il ne s’est point placé au rang des faiseurs.. Mais l’homme qui a provoqué et terminé la réunion des Ordres et qui, depuis, a eu , sans faste, les opinions les plus sages et les plus décidées, ne doit pas être regardé comme indifférent dans l’histoire de la Révolution Française… »

A la séance du 12 juin des États-Généraux, dans la chambre du clergé, JALLET proposera aux représentants du clergé- certes sans succès immédiat- de rejoindre l’assemblée du tiers-état.
« Les curés tiennent, dit-on, bon, mais le nombre est petit ; ils ont signé une protestation et viendront » écrit GALLOT, ce même 12 juin 89 dans son journal. Le lendemain, effectivement, JALLET, LECESVE (qui mourra évêque constitutionnel de Poitiers le 22 avril 1791) et BALLARD « trois curés poitevins sont venus faire vérifier leurs pouvoirs… tous les yeux se sont humectés ; le cœur a goûté du patriotisme vrai » écrit GALLOT le 13 juin.

C’est ce jour-là, le 13 juin, que JALLET prononcera son premier discours au milieu de l’Assemblée enthousiaste qui saura l’applaudir :
« Messieurs
Une partie des députés aux États-Généraux du Clergé du Poitou se rend aujourd’hui dans la salle de l’Assemblée générale. Nous y venons, Messieurs, pour prendre communication des pouvoirs de nos co-députés des trois Ordres et pour communiquer nos mandats, afin que les uns et les autres étant vérifiés et légitimés, la Nation ait enfin de vrais représentants.
Nous venons, Messieurs, précédés du flambeau de la raison, conduits par l’amour du bien public, nous placer à côté de nos concitoyens, de nos frères. Nous accourons à la voix de la Patrie qui nous presse d’établir entre les ordres, la concorde et l’harmonie d’où dépend le succès des États-Généraux et le salut de l’État. Puisse cette demande être accueillie par tous les ordres avec le même sentiment qui nous la commande ! Puisse-t-elle être généralement imitée ! Puisse-t-elle enfin nous mériter l’estime de tous les Français !
»

Démarche hardie qui décida peut-être de la Révolution, affirme GALLOT.
Peu à peu d’autres curés suivent l’exemple de JALLET et rejoignent l’Assemblée :
Le 15 juin : MAROLLES, curé de Saint-Quentin ; MOUGINS, curé de Roquefort-en-Provence, JOYEUX, curé de Chatellerault
Le 16 juin :BERTHEREAU, curé de Teillé (Clergé du Maine), LAURENT, curé d’Huilleux (clergé du Bourbonnais),CLERGET, curé d’Ossans, LONGRÉ, chanoine de Champlit, ROUSSELOT, curé de Thiénans (tous les 3 du baillage d’Amont alias Vésoul), LUCAS,curé de Miniby (clergé de Tréguier), JOUBERT, curé du Clergé d’Angoulême..
Résultat final rapide : L’assemblée du clergé termine sa délibération le 19 juin par une majorité de 148 voix contre 137 pour se joindre à l’assemblée en prenant l’arrêté suivant : « La pluralité du clergé assemblé est d’avis que la vérification des pouvoirs soit faite dans l’assemblée générale, sous réserve de la distinction des Ordres, réserve de droit ».

Le 20 juin 1789 les députés de l’Assemblée feront le serment « de ne pas se séparer avant d’avoir donné une constitution à la France », fameux serment du Jeu de Paume, immortalisé par le tableau de DAVID. Selon GALLOT, le jour même du décès de JALLET : « J’avais amené avec moi l’artiste célèbre… David qui destinait au curé Jallet la place distinguée qu’il méritait dans ce tableau et voulut bien rassembler les traits de mon ami sur le papier.. ».
Il y est représenté effectivement, la main droite sur la poitrine, tenant son chapeau et son parapluie de la main gauche. Il n’y occupe pas la place centrale de BAILLY, debout au centre, ni celle de GRÉGOIRE en soutane blanche, ni celle de ROBESPIERRE en habit jaune ou celle de SIEYES, assis tenant son chapeau à la main….il est en arrière-plan à gauche de GRÉGOIRE.

Après ces heures décisives des 12/13 Juin, JALLET écrit une lettre aux évêques qu’il fait imprimer sous le titre : « les trois curés du Poitou, membres de l’Assemblée Nationale et de la Chambre du Clergé à Messeigneurs les prélats, députés du Clergé », lettre où il justifiait sa démarche.
Il écrira un peu plus tard un petit ouvrage intitulé « Idées élémentaires sur la Constitution » peu avant la déclaration des droits.
Mais dès le 1er Août 1789 des problèmes de santé se manifestent : « C’était une oppression singulière qui le forçait de s’arrêter lorsqu’il marchait et lui causait des accidents graves, des mouvements nerveux » note GALLOT.
Cette maladie le freinera pour prendre la parole à la tribune, ce qui ne l’empêchera pas toutefois de développer son idée de 1785 en soutenant que les biens d’Église appartiennent à la nation et en se prononçant pour leur vente.
Le 6 novembre 1789 son état de santé s’aggrave et « il fut attaqué d’une fièvre catarrhale qui le retint au lit pendant plus de deux mois ». GALLOT ajoute en notes : « je dois observer que dans cette maladie, qui fut des plus graves puisque la fièvre dura 46 jours et qu’on craignit longtemps pour la vie du malade, il conservait tellement sa tête que lorsque j’allais le voir, il s’entretenait avoir moi des discussions de l’Assemblée Nationale avec autant d’énergie et de fermeté que s’il eût été dans le meilleur état de santé »

Après quoi, sur les conseils de ses amis et médecins il prendra un congé de six semaines au pays natal.
A son retour, il continue son travail à l’Assemblée « avec modestie » et « la faiblesse de sa voix » l’obligera à rédiger des textes sur différentes questions plutôt qu’à faire de l’éloquence.. Il fera cependant un discours « intéressant » selon GALLOT, sur la peine de mort le 19 août 1790. En octobre 1790 il se fera l’apôtre de la Constitution civile du Clergé et il sera le premier à prêter serment à cette constitution.

Il sera élu, au deuxième tour de scrutin, évêque constitutionnel des Deux-Sèvres le 30. 11. 1790 à Niort en l’église Notre-Dame. Les électeurs ecclésiastiques avaient prêté auparavant le serment suivant :
« Je jure de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution du royaume, d’être fidèle á la nation, à la loi, au roi, et de remplir avec zèle et courage les fonctions publiques qui me seront confiées »
JALLET hésitera longtemps à prendre le poste, n’oubliant pas ce qu’il avait déjà pensé et dit, des mots, exaltant la « primitive Église », proche de l’esprit de la Réforme, ce qui explique indiscutablement pourquoi le protestant GALLOT se sentait proche de lui:
« Les évêques nouvellement élus vont avoir à remplir une tâche glorieuse, mais difficile, car il faudra rappeler les respectables pratiques des premiers siècles oubliées depuis longtemps : attaquer et proscrire une multitude d’abus introduits par l’ignorance des temps postérieurs, ramener la partie pratique de la religion à la simplicité évangélique ; réformer ou plutôt créer l’enseignement public ; braver avec courage les cris du fanatisme, les clameurs de l’hypocrisie, les sarcasmes et les traits de la malignité ».

JALLET semble craindre ce qui va venir, et sous prétexte qu’il est trop vieux, mais conscient surtout qu’il n’est pas suivi dans ses pensées par la majorité des prêtres du département, il refusera le 18 février 1791 d’être évêque constitutionnel pour ne pas abandonner sa vie politique.
Début avril il écrira deux lettres aux évêques constitutionnels de Luçon et de Poitiers : « Pourquoi ne jurent-ils pas, puisqu’ils savent jurer ? » Il écrira ensuite un ouvrage sur le mariage des prêtres.
En juin les symptômes de sa maladie, allant en s’aggravant, GALLOT prie le docteur Antoine PETIT de lui venir en aide. Mais le 13 août 1791 JALLET meurt d’apoplexie à Paris. Il est « trouvé, le matin, dans sa chambre, hors de son lit, étendu mort par terre …le visage noir, ainsi que la poitrine ; tous les vaisseaux extrêmement gonflés, ayant une contusion à la joue gauche qui paraissait venir de sa chute » écrit le médecin GALLOT dans son acribie habituelle du détail scientifique.
Jallet sera inhumé le 14 août 1791 dans « les caves de la nouvelle église » de La Madeleine.

De retour au pays natal près de La Châtaigneraie, GALLOT écrit aux membres de l’Assemblée Nationale Législative le 12 janvier 1792 :
« J’ai l’honneur de vous offrir une notice sur la vie du curé Jallet…l’homme qui , le 13 juin 1789, eut le courage.. d’abandonner la Chambre du Clergé…(citation du discours de Jallet)… l’homme qui, par cette démarche hardie détermina d’autres ecclésiastiques ..cet homme ne doit-il pas être considéré comme ayant décidé la Révolution ? Car les communes auraient-elles eu la même force, pour se constituer en Assemblée Nationale le 17 juin ? Le serment du Jeu de Paume, du 20 juin, la séance royale du 23 du même mois, tous ces évènements auraient-ils été aussi décisifs, auraient-ils même eu lieu, si le Clergé ne se fût réuni aux communes et l’eût-il fait sans Jallet ?..
Je ne demanderai point, pour mon ami, des honneurs somptueux...Au lieu d’un mausolée royal, comme à Mirabeau, l’assemblée Législative ne pourrait-elle pas accorder au curé de Chérigné, dans le Panthéon français, un cube de marbre blanc, avec les inscriptions suivantes :
LA NATION FRANÇAISE A JACQUES JALLET, CURÉ DE CHÉRIGNÈ, DANS LES DEUX-SÈVRES, ELU EVÊQUE DE SON DÈPARTEMENT, LE 30 NOVEMBRE 1790…DÉPUTÈ DE L’ASSEMBLÉE CONSTITUANTE …AVEC SES CONFRÈRES…SE RENDIT, LE 13 JUIN 1789 A LA CHAMBRES DITE DES COMMUNES …
Oserais-je espérer…déterminer l’Assemblée Nationale à rendre à mon ancien collègue l’honneur mérité que je sollicite pour lui ?… Une Nation libre et généreuse doit honorer la mémoire des hommes qui ont rendus d’éminents services à la Patrie, surtout, quand ils ont agi sans faste, sans intérêt, sans prétention…Quel est le député.. qui puisse se glorifier d’avoir fait pour la Révolution Française une action aussi marquante ? Quel est celui qui en ait tiré moins d’avantages ?

La pétition émouvante et laudative de GALLOT resta sans suite.

Toutefois Jacques JALLET, curé de notre Poitou, symbolise l’union du bas-clergé avec le peuple pour de saines réformes initiales. Il eut été sage de ne pas les rompre.

En épilogue, signalons que l’église de Saint-Vincent de Chérigné où JALLET fit son devoir de curé, fut vendue comme bien national (conformément au souhait du député Jallet !?/voir le mémoire de Jallet en 1785…). Je doute … car elle fut démolie !
Après le Concordat, la paroisse fut même supprimée et rattachée à celle de Luché.