En souvenir de mon arrière-grand-père
Louis-Philippe MAGNAN

  • Né le 27 septembre 1884 à la Bonnardelière de Saint-Pierre-d’Exideuil
  • Blessé par un éclat d’obus à Champenoux début septembre 1914
  • Hospitalisé le 10 ou le 11 septembre 1914
  • Mort à l’hôpital de Nancy le 16 octobre 1914
  • Inhumé le 17 octobre 1914 au cimetière sud de Nancy
  • Exhumé le 20 octobre 19 ?? à Saint-Pierre d’Exideuil
  • Transfert au cimetière de Chaunay dans le caveau familial

Si pour mon arrière-grand-oncle Emile BRAULT j’ai pu récupérer ses nombreux courriers envoyés du front à sa famille, pour arrière-grand-père je n’ai que des courriers officiels ou de famille et des documents suivant sa blessure et surtout son décès.
Je les ai retranscris pour certains, pour d’autres je joins les photos qui nous permettent de voir comment était informé la famille, la commune, la solidarité des personnes et l’engagement des infirmières auprès des blessés et de leur famille.
Vous trouverez en annexe :

 

  • Une fiche envoyée par La Croix-Rouge (Union des femmes de France) à la famille pour lui donner des nouvelles du blessé et de l’informer de ses désirs. (document : Fiche destinée à la famille 1914 10)
  • Le courrier adressé par La Croix-Rouge (Union des femmes de France) au Maire de la commune de Saint-Pierre-d’Exideuil pour lui annoncer le décès De Louis-Philippe. (document : courrier Croix-Rouge 1914 10 10)
  • Télégramme, reçu le 24/10/1914 par Juste Magnan, qui annonce le décès de son fils (document : télégramme 1914 10 24)
  • Courrier envoyé au Maire le 22 février 1916 pour informer où se situe le lieu d’inhumation à la famille (document : Avis d’inhumation 1916 02 22)
  • Courrier, du Service des Restitutions de corps des Morts pour la France, qui informe sa veuve de la date prévue de l’exhumation (document : Avis d’exhumation)
  • Hommage du Maire de Saint-Pierre d’Exideuil pour son Conseiller Municipal lors d’une réunion du Conseil Municipal. (doc6.jpg)
  • Courrier de M. PESTUREAU Maire de Saint-Pierre d’Exideuil reprenant l’hommage rendu à Louis-Philippe MAGNAN lors de la réunion du Conseil Municipal en date du 24/11/914. (document : Courrier du Maire de Saint-Pierre d’Exideuil)
  • Médaille militaire (document : Magnan Louis-Philippe Médaille militaire)
  • Carte du Clio Club pour Raymond (fils de Louis-Philippe) envoyé le 09 novembre 1918, cette association envoyait des cadeaux aux enfants français qui avaient perdu leur père. (document : Clio Club 1918 11 09)
  • The Fatherless Children of France, une marraine américaine, Miss Susan E, COYLE, a envoyé à Raymond 180 francs (document : The Fatherless Children)
  • Fascicule « Aux Défenseurs de la Patrie inhumés au cimetière sud » édité par la ville de Nancy en 1916 (document : Aux défenseurs de la Patrie 0 à 15)
  • Et différents courriers adressés à la famille

Louis-Philippe ...
Louis-Philippe Magnan
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Louis-Philippe Magnan
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Louis-Philippe Magnan
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Louis-Philippe Magnan
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Louis-Philippe Magnan
Louis-Philippe ...
Louis-Philippe Magnan

 

Transcription des lettres

Nancy, 21 rue de Boudonville
15 octobre 1914
Madame,
Depuis bientôt huit jours je crois, vous avez appris que votre mari Monsieur Louis-Philippe Magnan était soigné à l'ambulance du Lycée Henri Poincaré de Nancy.
Je suis parmi les infirmières qui soignent les malades de la salle 4 où est votre mari et je me fais un devoir de vous donner des nouvelles de votre cher blessé.
Nous voudrions pouvoir vous les donner meilleures, mais depuis quelques jours son état est moins bon qu'auparavant. Il nous est arrivé le 10 ou 11 septembre avec une très grosse blessure à la tête qui a déterminé la trépanation immédiate. Une période de mieux est ensuite survenue - mieux relatif – le cas restant très sérieux, puis à nouveau des complications surviennent.
Nous tenions à vous dire que les nouvelles que vous avez envoyées à votre cher mari lui ont fait plaisir. Il nous tient au courant du reste de sa vie, de son train de culture, de son petit Raymond surtout. C'est le plus doux, le plus patient, le plus délicat des malades. IL est d'une reconnaissance bien touchante pour tous les soins qui lui sont donnés en vue d'une guérison que nous ne pouvons hélas pas assurer !
Le docteur et les infirmières pansent de leur mieux. Rien ne manque à nos malades comme soins et comme douceur. Nous leur prodiguons de tout cœur toutes les consolations possibles, y comprises en première ligne celles de la religion.
Mais le résultat final, c'est Dieu qui s'en charge. Ayez recours à la prière comme le fait notre cher malade. Si elle n'écarte pas toujours sûrement l'épreuve, elle est une force puissante pour le supporter.
Croyez en tout cas Madame à tout notre dévouement à tous, et acceptez le témoignage de notre sympathie.

Mlle Gabrielle PÉROT
21 rue de Boudonville
Nancy (Meurthe et Moselle)



Nancy, 21 rue de Boudonville
22 octobre 1914
Madame,
Vous avez appris maintenant la triste nouvelle ! Ma dernière lettre précédait de peu hélas l’agonie de votre cher mari. Le vendredi 16 au matin les dernières complications de cette grave blessure ont déterminé le triste dénouement. Notre cher malade a d’abord déliré, puis il a perdu connaissance et il est mort doucement, très doucement, sans souffrance.
Les honneurs militaires lui ont été rendus dans notre petite chapelle de l’ambulance. Les Lorrains- très patriotes – avaient tenu comme pour tant d’autres à rendre au brave soldat qu’était Monsieur Magnan, l’hommage de leur présence et celui de leurs fleurs. De nombreuses gerbes couvraient son cercueil. Monsieur l’aumônier, toutes les infirmières étaient bien émues ! Il avait été un malade si patient et si doux ! Pour ma part, je garderai toujours le souvenir de son visage aussitôt après sa mort. Il avait une physionomie plus angélique qu’humaine, il semblait reposer dans la joie du devoir accompli et du sacrifice offert généreusement pour une noble cause.
Avant même de venir à l’ambulance il avait reçu le sacrement d’extrême-onction sur le champ de bataille où en toute hâte un prêtre avait pansé les blessés.
Voilà, Madame, tous les détails que je puis vous donner sur les derniers instants de votre cher mari. Il a été aussi bien soigné que possible, mais nous n’avons pas hélas le pouvoir de guérir ce qui est inguérissable…
Permettez-moi, Madame, de vous dire la part bien grande que je prends à votre peine. Je demande à Dieu de vous consoler et de récompenser l’immense sacrifice qu’il vous demande.
Croyez Madame à tout mon affectueux dévouement.

Gabrielle PÉROT




Nancy, 21 rue de Boudonville
22 octobre 1914
Mademoiselle,
Je ne puis hélas que vous confirmer la triste nouvelle que la société de la Croix-Rouge a déjà du vous faire parvenir.
Comme je l’écrivais à Madame Magnan votre cher blessé est mort tout doucement sans souffrance. Sa blessure grave par elle-même, comme tout ce qui touche la tête, a subi des complications…
Il a laissé parmi nous le meilleur souvenir… Son courage, sa patience ont fait l’admiration de tous. Il était heureux malgré tout d’avoir accompli son devoir.
Vous aurez, Mademoiselle, de plus complets détails par Madame Magnan. Que de veuves, que d’orphelins laisse cette effroyable guerre ! Ah que Dieu donne à chacune la force mesurée à l’épreuve.
Veuillez accepter, Mademoiselle, l’expression de mes sympathiques condoléances.

G. PÉROT

Nota-bene : courrier probablement écrit à une des sœurs d’Artémise, épouse de Louis-Philippe




Nancy 24 octobre 1914

Madame,
Je viens de recevoir votre lettre du 18 et c’est avec ma plus grande sympathie que je vous écris, votre mari a été blessé à la tête, il avait une fracture du crâne, on a fait ce que l’on a pu pour le sauver même la trépanation, malheureusement il était fortement blessé et le 16 octobre nous l’avons perdu.
Je suis au désespoir d’avoir à vous annoncer cette affreuse nouvelle.
Il n’a pas beaucoup souffert étant plutôt endormi, mais quand il parlait c’était de vous quoiqu’il n’ait pas vu son état. Il a reçu les secours de la religion. Nous avons assisté à ses obsèques, les honneurs militaires lui ont été rendus, le drapeau et les fleurs couvrant son cercueil. Celui que vous pleurez est mort en brave après avoir combattu pour la grande cause que nous défendons tous.
Il avait sur lui un télégramme et 2 lettres, le tout vous sera renvoyé après la guerre, nous sommes obligés de tout remettre à la caisse des dépôts et consignations qui vous le fera parvenir.
Je n’ai encore depuis 2 mois et demi rempli une si triste tache qu’aujourd’hui. Je voudrais Madame vous dire des choses réconfortantes et je comprends que rien ne peut égaler votre douleur. Je la comprends et vous prie de recevoir l’assurance de mes sentiments bien dévoués.

La Directrice




Saint-Secondin 27 octobre 1914
Ma chère Artémise,
Au moment où nous attendions de vous de bonnes nouvelles, vous nous désolez en nous apprenant que le plus grand des malheurs vient de vous frapper.
Pourtant, Chère Nièce, il faut s’armer de courage, sécher vos larmes, vivre, vivre pour continuer votre rude tâche sur cette terre.
Ne vous reste t’il pas, en effet, des parents à consoler, à soutenir dans leurs vieux jours.
Ne vous reste t’il pas aussi un petit Raymond. Ce trésor a besoin de tendresses, de soins constants ; il sera pour vous une consolation présente et dans l’avenir un soutien précieux.
Si comme le disent les grands écrivains, la France reste grande et forte, délivrée pour toujours du terrible envahisseur, vous pourrez vous, ma chère Artémise, en être fière, puisque pour cela, vous aurez donné tout ce que vous aviez de plus cher au monde.
Vous autres aussi, Léonie et Juste vous ne devez pas vous laisser aller au découragement, vous devez vivre le plus longtemps possible pour que votre petit Raymond qui n’aura pas le bonheur de connaître son père puisse au moins se rappeler les bons soins, les caresses, les derniers conseils de ses grand-père et grand-mère.
Quant à nous, nous ne savons pas ce que le sort nous réserve. Notre cher Emile est toujours à l’hôpital (Besançon), le pied et le genou sont enflés, on lui a mis des pointes de feu, il dit ne pas trop souffrir en ce moment. Depuis son départ du régiment, son lieutenant auquel il était très lié est mort le samedi 17 devant St-Mihiel. Emile l’a appris peu de temps après par un soldat également blessé le 17.
Je souhaite pour vous Artémise et pour vos parents que vos frères soient épargnés.
Dimanche nous irons sans doute à Couture embrasser notre petite Paulette et encourager Germaine qui est obligée de faire les deux classes ; c’est vous dire qu’elle souffre physiquement et moralement du triste état des choses.
Léandre et Léa se joignent à moi pour vous exprimer la part que nous prenons à vos peines.
Vos parents désolés
LLE GUYOT




Les Bouchoux le 29 octobre 1914
Ma chère et pauvre sœur
Je viens de recevoir ta lettre du 23 m’annonçant le malheur qui te frappe. Jusque là, moi aussi j’avais espéré, malgré tout et je me disais constamment que Dieu t’épargnerait cette horrible souffrance. Et maintenant tout est fini. Est-ce possible ?
Je voudrais pouvoir aller près de toi pour te réconforter en ces heures cruelles, mais hélas je suis rivé ici.
Ma chère Arthémise je sais bien que ta douleur et ta détresse doivent être infinies et que de pareilles catastrophes ne se réparent pas.
Pourtant, s’il m’est permis de t’apporter la seule consolation que je puisse en ce moment, dis-toi bien et laisse cette pensée couler avec tes larmes, que le pauvre Philippe est mort pour son pays, pour notre France que tous défendent actuellement. Je suis certain qu’il s’est battu bravement ; sa fin reste environnée d’une lumière d’héroïsme.
Puisse cette pensée atténuer ton désespoir, s’il se peut.
Et maintenant que vas-tu faire avec ton cher petit. Vas-tu retourner bientôt à Tassais et quitter tes beaux-parents.
Cette guerre épouvantable t’enlève ton mari ; c’est infiniment triste et je suis très affligé du coup terrible qui t’est porté ; mais tu as un enfant, il faut aussi que ton âme reste forte en cette rude épreuve pour pouvoir regarder l’avenir.
Souviens-toi de ce que je t’ai dit et quand tu auras besoin de moi, n’hésite pas à m’appeler.
Quand la guerre sera terminée si je suis encore de ce monde, j’irai à Tassais le plus tôt possible et nous envisagerons mieux la situation.
Je termine en t’embrassant bien affectueusement ainsi que Raymond et en t’assurant de la grande part que je prends à ton deuil.
Les douleurs de mes frères et sœurs sont les miennes et je suis bien désolé.
Ton frère
G. BRAULT




Malzéville, 31 décembre 1914
Madame,
J’ai été très touché par la carte que vous m’avez envoyée le 25 courant et que j’ai reçu le 29.
Permettez-moi, Madame, de vous annoncer que je partage vos douleurs, car votre cher disparu était pour moi non seulement un camarade, mais un ami.
Je savais bien en effet qu’il était mort dans un hôpital de Nancy, ma femme me l’avait écrit, mais comme il y en a tant, je ne savais dans lequel.
Aussi au reçu de votre carte, je me suis mis en quête de renseignements et ai appris que tous les militaires décédés dans les hôpitaux de Nancy étaient sans exception inhumés au cimetière « sud ».
Je m’y suis alors rendu et sur le contrôle du conservateur j’ai recueilli les renseignements suivants : « 17 octobre 1914, Magnan n° 68083 – 5 -24 -2 »
Cela signifie que la bière porte le n° 68083 et qu’elle a été déposée dans la 5ème tranchée, n° 24 en commençant par la droite. – 2 signifie qu’il est en dessous, car il y a deux bières superposées. Pour bien vous donner une idée de la façon dont il est placé, je vais vous tracer un petit croquis en 4ème page ; mais je tiens à vous assurer que le jour où vous pourrez le faire exhumer, l’erreur n’est pas possible.
La bière en sapin porte le n° 68083 gravé sur une plaquette de cuivre et par conséquent inaltérable. Tous les militaires sont inhumés au fond et à droite du cimetière dans des tranchées communes à raison de 164 par tranchée, et tête à tête, c’est-à-dire 82 de chaque côté. Ces 82 sont l’un sur l’autre, c’est-à-dire 41 côte à côte et 41 par-dessus.
Une croix en bois peinte en blanc sert pour les deux l’un sur l’autre et porte deux épitaphes en grosses lettres noires.
Celle de ce pauvre Philippe est ainsi conçue (croquis joint), comme toutes d’ailleurs :
2 rangées de fleurs sont plantées autour de chaque tranchée et les couronnes ne font pas défaut. Le tout est très bien fait et surtout très bien entretenu.
J’espère que ces quelques renseignements, loin d’éteindre vos douleurs, adouciront quelques peu vos angoisses toutes naturelles.
Veuillez agréer, Madame, l’expression de mes sentiments les plus respectueux et mes sincères condoléances.
A. Moreau

Sur la dernière page nous avons un plan du cimetière et le texte suivant :
Le n° 24 indique l’endroit de la 5ème tranchée où repose votre regretté mari. L’épitaphe faite à la peinture peut durer très longtemps et je n’ai pas cru devoir la faire changer.
Signature d’Auguste MOREAU, gendarme à cheval à la Prêvoté du Quartier Général du 2ème groupe de Divisions de Réserve.
Par Gray (Haute-Saöne)
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Lettre incomplète de Gustave BRAULT à sa sœur Artémise, épouse de Louis-Philippe lui apprenant toujours la même chose.
Mon père me fait part de votre désir très légitime de faire revenir le corps de notre cher défunt après la guerre.
Je suis tout désigné pour ce lugubre voyage, et j‘écris dès maintenant à l’hôpital de Nancy pour être sûr de retrouver tous les renseignements nécessaires à l’exhumation du corps.
A ce sujet il n’y a pas lieu de s’émouvoir, car chaque homme qui meurt actuellement dans un hôpital est enterré isolément. Voilà au moins pour toi une consolation que tu n’aurais probablement pas eu s’il était resté mort sur le champ de bataille même.
Je présume aussi en attendant que nous puissions lui faire donner une cérémonie, que vous avez fait ou vous ferez dire une messe pour le repos de son âme.
Je ne crois pas que tu aies lieu de t’affliger davantage à la pensée que notre cher défunt a souffert beaucoup. A mon avis, il n’a guère su sortir du coma en raison de la gravité de sa blessure.
Ce qui sera aussi dur pour toi, c’est de faire oublier au petit la présence de son père, mais je sais que les mères sont plus expérimentées que nous autres hommes pour ces choses du cœur. J’écris par le même courrier à la maison.
Je compatis aussi à la douleur de tes beaux-parents qui est certainement extrême, mais le papa Juste sait bien les dangers que nous courrons tous, lui qui a pris part à la campagne de 1870.
Au revoir ma chère sœur, j’espère toujours vous revoir après cette terrible guerre et t’apporter toutes les consolations que je pourrai.
J’ai toujours une santé de fer.
Je t’embrasse bien tendrement et douloureusement ainsi que mon cher neveu, sans oublier tes beaux-parents.