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Le nom de Descartes est connu universellement mais sa vie l’est beaucoup moins. La première fois qu’un collégien entend parler de ce personnage, à l’exception du nom d’une rue ou d’un établissement public, est à l’occasion d’un cours de physique dans lequel le professeur explique la propagation d’un rayon lumineux à travers des matériaux d’une nature différente. Les déviations visibles à l’aide d’expériences très simples et ludiques se calculent à l’aide de la loi de Descartes.
N1 sin i1 = N2 sin i2
N1 et N2 sont les indices de réfraction des matériaux, i1 et i2 les angles par rapport à la normale de la surface des milieux.
Cette loi est formulée dans traité de dioptrique.
L’œuvre de Descartes ne résume pas à cette simple loi. Il est surtout connu pour un ouvrage, « Le Discours de la Méthode ». Voici un résumé de sa vie.
René Descartes naquit le 31mars 1596 et fut baptisé dans la paroisse de La Haye (département d’Indre et Loire) le 3 avril.
On peut voir sur l’acte (Baptême: AD 37 B 1570-1597 ph 229) les signatures de ses parrains et de sa marraine. Michel Ferrand est un Grand oncle paternel de René Descartes (voir Trois Médecins Poitevins au 16ième siècle ou les origines châtelleraudaises de la famille Descartes par Alfred Barbier page 28). René Brochard est un oncle maternel (page 49) et Jeanne Proust son arrière-grand-mère (page 49).
Il vécut ses jeunes années à Châtellerault avant d’être envoyé au collège des Jésuites de la Flèche où il reçut un enseignement solide jusqu’à l’âge de 16 ans. Il se distingua pour ses aptitudes en mathématique. Il étudia par la suite à l’université de Poitiers la médecine, la jurisprudence et fut reçu Bachelier licencié en droit civil et canon. Il avait alors 20 ans. Il signe un baptême le 12 mai 1616 à Poitiers st Savin (B 1615-1618 ph 25).
Il commença sa carrière en Hollande dans les armées du Prince de Nassau (il ne prit aucune solde pour garder sa liberté) puis dans celles du roi de Bavière en Allemagne au début de la guerre de 30 ans. Au milieu des camps il ne songeait qu’à la science et la philosophie.
A partir de 1622 son apprentissage dans les traités de philosophie lui sembla terminé, il s’isola pour étudier ce qui lui semblait le plus digne de son esprit (la connaissance de l’âme humaine), tout d’abord à Paris puis dans de nombreuses villes en Hollande. Ses publications furent très rares jusqu’en 1633. Il s’apprêtait à faire paraître « Son traité du monde » dans lequel il décrivait le mouvement de la Terre autour du soleil et ce qu’il connaissait de l’univers lorsque Galilée fut condamné par l’église (il échappa à la mort parce qu’il renia ses découvertes, Giordano Bruno en 1600 mourut sur le bucher). Il en prit peur et cet ouvrage ne parut qu’après sa mort en 1664.
En 1637, il fît paraitre anonymement 4 traités rédigés en français (la langue habituelle était le latin) mais il fut rapidement identifié:
- Le Discours de la Méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans la science.
- Traité de dioptrique
- Traité des météores
- Traité de Géométrie
La méthode consiste à aller du plus simple au plus compliqué, intuition et déduction, démarche de l’essence à l’existence. Il faut partir des faits pour s’élever aux principes. C’est qu’on appelle la démarche Cartésienne.
Pour les plus courageux, je les invite à lire le texte dans son intégralité.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5525971g/f1.image
ou
Discours de la méthode - Discours-de-la-méthode.pdf
Cet autre lien donne des explications concernant le contenu de cet ouvrage.
Explications du Discours de la Méthode - Descartes - Intégrer Sciences Po
Il publia d’autres livres dans les années qui suivirent.
- Les méditations métaphysiques en 1641
- Les principes de Philosophie en 1644
- Le traité des passions en 1647
- Les passions de l’âme en 1649
Il eut avec sa servante une petite fille qui ne survécut pas.
Il rentra en France en 1644 après 15 ans d’absence mais n’y séjourna que très brièvement dans les années suivantes. Il rencontra Pascal âgé alors de 24 ans. Il reçut du roi une pension de 3000 livres en 1647. Au moment des barricades, il regagna la Hollande après un séjour à Bordeaux. La reine Christine de Suède l’invita à venir à Stockholm pour s’y établir. Après quelques hésitations, il accepta mais la rigueur du climat et le régime auquel il fût soumis eurent raison de sa santé. Il décéda le 11 février 1650.
Lorsqu’on veut établir une généalogie d’un personnage ayant vécu à une époque reculée, il est toujours difficile de s’appuyer sur des documents fiables. Les sources sont des publications d’auteurs ayant fait des recherches bien après le décès de cette personne et nombre de généalogies sont fantaisistes. Parfois, on a la chance de tomber sur des actes permettant d’affirmer ou contredire certaines allégations.
L’acte de baptême donne les parents qui sont Joachim Descartes et Jeanne Brochard. Les parrains et marraines sont parfois des membres de la famille plus ou moins éloignés du naissant mais ils peuvent être aussi complètement étrangers.
Ils eurent aussi un autre fils prénommé Pierre le 19 octobre 1591 à La Haye Descartes (vue 191 BMS 1570-1597) et une fille Jeanne en 1593 qui se maria en Bretagnes le 21 avril 1613 avec Pierre Rogier.
Jeanne Brochard mourut le 13 mai 1597 des suites d’une 4ième grossesse.
Joachim Descartes se remaria avec Anne Morin vers 1599 et ils eurent 4 enfants dont Claude qui fut baptisé le 9 novembre 1604 à Oyré (BMS 1597-1625 ph 37). L’Acte de Naissance indique que ses parrains sont Jean Desmons et François Ferrand, ses cousins, et la marraine Claude Ferrand son aïeule paternelle.
Les actes notariés donnent beaucoup d’indications. Au cours de recherches, le hasard nous fait tomber sur certains documents qui confirment certaines affirmations:
Voici 2 actes établis chez Maître Martin, notaire à Châtellerault.
Ferme le 10 septembre 1613 entre Pierre Descartes, licencié en droit, fils de Joachim, conseillé du Roy, et Jehan Jahan (marchand) au sujet d’une métairie à Coussay les Bois. Pierre Descartes signe.
Accord le 16 septembre 1617 entre Claude Jahan (marchand) et Hillaire Montenay (huissier au Chatelet de Paris) représentant de Joachim Descartes. L’acte concerne une vente réalisée entre Vincent Guillon X Françoise Couldrin à Jehan Ferrand (Docteur en médecine) le 12 décembre 1574 pour la somme de dix vingt sept livres. Le dit Guillon et sa femme ont continué à jouir des lieux en payant la somme de 10 livres tous les ans à Jehan Ferrand jusqu’à son décès. Ils auraient dû continuer à verser cette somme à Claude Ferrand, sa sœur, veuve Descartes et Joachim Descartes, son fils, héritiers en parti de Jehan Ferrand. Claude Jahan a acquis les lieux en 1616 de Louis Guillon et Charlotte Chimbault.
Cet acte donne les grands-parents paternels de René Descartes indépendamment de l’ouvrage cité précédemment.
En observant l’arbre ci-dessus reconstitué à partir de la principale source de cet article, on peut voir que Joachim Descartes et Jeanne Brochard étaient parents du 3ième au 4ième degré de consanguinité avec le couple Julien Brochard et Radegonde Charlet.
Malgré quelques erreurs, ce livre décrit correctement plusieurs familles châtelleraudaises sur plusieurs générations et permet de remonter le temps à une époque où les documents sont rares. Les justificatifs présentés sont convaincants.
Un autre ouvrage décrit les biens de la famille Descartes écrit par René de Lespinasse.
Article sur Gallica