Dès l'arrivée des Allemands, des milliers de Juifs français étaient partis du nord du pays et de la région parisienne et s'étaient dispersés dans un nombre considérable de localités. Ce facteur contribua grandement à leur survie. Jacques Breidick et sa soeur Jeanne étaient venus habiter dans un village à cinquante kilomètres de Poitiers. En octobre 1943, le père Jean Fleury (q.v.) apprit que les deux jeunes juifs étaient sur le point d'être arrêtés. Souffrant, il était alors cloué au lit; aussi fit-il appel à deux professeurs du lycée de Poitiers pour l'aider. L'un d'eux se rendit chez un couple de fermiers amis du prêtre, Berthe née Gagnaire et Théophile Brault, qui habitaient à Tassay par Chaunay, petit village isolé du département de la Vienne. Ils se déclarèrent honorés de la confiance du prêtre et acceptèrent immédiatement sans hésitation. Le second professeur se rendit, lui, dans le village où vivaient les Breidick et les conduisit la même nuit vers leur nouveau refuge. Accueillis chaleureusement par les Brault, ils vécurent chez eux jusqu'à la fin de l'Occupation.